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jeudi 1 mai 2014

"My sweet pepper land" de Hiner Saleem

Il était une fois dans l'East !

En hommage sans doute aux yankees qui ont déversé des millions de US$ pour reconstruire le Kurdistan irakien après les raids opérés par Saddam Hussein, l'hôtel du village s'appelle le"Pepperland".

C'est un film genre western spaghetti que ne désavouerait pas Sergio Leone pour le scénario, ni non plus Ennio Morricone pour la musique, tellement le hang de Govend renvoie à l'harmonica de "l'homme à l'harmonica" dans "Il était une fois dans l'Ouest".

Le film a été tourné au Kurdistan dans le décor naturel grandiose des montagnes de ce pays. Le héros-justicier est intelligent, beau, calme. Ses yeux dorés scrutent et analyse rapidement et ses décisions sont de type "on the spot reactions". C'est Baran/Korkmaz Arslan missioné par le nouveau gouvernement du Kurdistan pour faire appliquer la loi dans cette partie sauvage du pays en bordure de la Turquie et de l'Iran, région soumise au chef local, Aziz Aga/Tarik Akreyi qui cherchera à éliminer Baran, trop curieux de ses trafics en tous genres.

Arrive Govend/Golshifteh Farahani, belle et intelligente jeune femme aux yeux noirs, qui prend son poste d'institutrice dans ce village perdu, assez loin pour échapper à ses frères qui veulent la marier contre son gré à un homme de leur connaissance.

Govern joue réellement et merveilleusement de ce hang, qui contrairement à ce que l'on pourrait penser n'est pas un instrument irakien, mais...suisse, inventé dans les alpages en 2000.

Tarik Akreyi et ses sbires font tout pour que Baran déguerpisse, y compris en voulant chasser Govend qu'ils soupçonnent d'entretenir une liaison avec celui-là.

Le film est plein d'embuscades, de trahisons, de chevauchées sauvages, de coups de mains, de tirs d'AK-47 (La célèbre Kalachnikov, fusil-mitrailleur génial - elle ne s'enraye jamais - inventée par Mikhaïl du même nom mort en 2013)

Baran et Govend tomberont amoureux (on l'a 
très vite compris au début du film). Un bel amour avec deux baisers, le premier, long et fougueux, le second, sensuel et doux. Et la suite plus intime mais qui ne montrera que l'image d'un bonheur parfait.

On souffre pour ces protagoniste qui essayent de sortir leur pays et eux-mêmes de ses coutumes machistes et religieuses ancestrales et qui luttent contre les mafieux des montagnes. 

On rit aussi ! 
Mais certaines scènes de ce film nous donnent à réfléchir sur la récente liberté de cette région autonome de l'Irak et la difficulté qu'elle a à se construire avec toutes les aspirations de beaucoup de ses habitants à sortir de ce carcan moral qu'est la culture traditionnelle.

"My sweet pepper land" est admirablement tourné par un réalisateur qui connait bien le Kurdistan et très bien joué par des acteurs pour la plupart inconnus sauf Golshifteh Farahani, actrice iranienne, qu'il faudra aller voir dans un film à venir  "Eden" et revoir dans "Syngue Sabour, pierre de patience". Quant à Korkmaz Arslan c'est son premier rôle.

Un très bon moment de cinéma.


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