Comment ajouter un commentaire

lundi 5 mai 2014

Les Mots Bleus café "littéraire" à Bordeaux

C'est un café situé à l'angle de la rue de Ruat et de la rue Poquelin Molière. 
Nous y entrons A. et moi-même. 
Nous sommes les seuls clients à 15h00 ce dimanche 4 mai 2014.

L'endroit n'est pas désagréable, mais manque un peu de chaleur pour en faire vraiment un lieu qui donne envie de lire et discuter de livres.
Sur Internet, Cityvox présente ce lieu comme un café-salon de thé bourgeois-bohéme "niché" au coeur de Bordeaux. Avec bourgeois, ça part mal ! Il faudrait plutôt du trublion, du dérangeant, de l'original sinon c'est l'ennui garanti !
Quant à "bohème", le lieu ne sent pas l'exotisme, ni la nonchalance intello. Il ne sent rien en fait !

Le mobilier est un peu austère et la couleur manque. On rêve de larges fauteuils et de canapés profonds dans lesquels les corps "s'avachissent" (là, c'est Groody qui l'a suggéré),  avec des coussins un peu élimés, genre indien, rouges et dorés, peut-être aussi au sol quelques Kilim aux teintes passées.
Un peu de désorde, de l'usure, de la peinture écaillée au mur, avec des livres épars sur les tables basses, aux murs des tableaux et des peintures branchés, quelques photos d'écrivains(es) aux yeux pensifs, en noir et blanc bien-sûr et dédicacées, des lumières qui rendent intelligents,...Avec, puisque le café est dans la rue qui porte son nom, un Molière ,un buste imposant par exemple que les clients salueront en entrant. Le grand Molière sans lequel la Comédie Française n'aurait jamais existé ou subsisté jusqu'à nos jours!
Et aussi, un coin pour comploter ! Un autre pour aimer ! C'est important !

Un décor, une mise en scène, quoi ! Pour faire un endroit qui ne s'arrête jamais, un endroit où on entre et on sort, un endroit où les réputations littéraires locales se font et se défont, un endroit où on est connu !

Avec de la dérision car le rire est ce qui fait parler sérieusement !

Juste devant l'entrée, le comptoir. Sur le dessus, des pâtisseries qui ont l'air appétissantes. Derrières deux jeunes femmes qui font le service. Les questions que je pose ne soulèvent pas leur enthousiasme littéraire.
A la question "Quand ont lieu les réunions littéraires ?" Réponse: "Un jeudi par mois, de 18h00 à 19h00 et parfois 19h30". En 1h30, on peut débattre du titre du livre, pas plus ! Les filles me regardent l'air étonné de mon étonnement !
Pas de nocturnes donc ! Et puis quoi encore! Oh ! Excusez-moi !
Et un jeudi par mois, il ne faut pas se tromper dans le choix du bouquin !
L'auteur sera là, bien-sûr ! Qui devra regarder sa montre, angoissé,  pour savoir combien de temps il lui restera après son speach pour vendre son livre.
18h00, c'est une heure pour les retraités, les chômeurs et les rentiers.

Après 19h00 - 19h30, fermeture.

J'ai risqué une dernière question: "Y-aurait-il des blogueurs littéraires qui fréquentent le café ?" A l'auréole de points d'interrogation qui s'est formée autour de la tête des filles, j'ai compris que ma demande n'était pas la bonne.

Sur le comptoir, je prend un flyer qui informe qu'une fois par mois une conférence est donnée par un éminent professeur de l'université de Bordeaux.
Le 10 avril dernier, le titre de la conférence était "Quand l'activité cérébrale permet d'interagir avec un ordinateur. De la science fiction à la réalité."
Ouh là là ! Après une journée de chiffres et d'études sur la mécanique des fluides, se taper ce genre de truc, autant aller au cinéma ou au théâtre.
Je comprends pourquoi il n'y a pas de canapés pour "s'avachir", il y aurait un risque certain d'endormissement de l'assistance.

Le café devrait changer le nom "Les Mots Bleus" en "Les Mots Brefs"


2 commentaires:

  1. Hahaha!! La théorie de l'avachissement me plait bien!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je reviendrai dans ce café quand il y aura des fauteuils et canapés pour "s'avachir" et une grande photo de Jack London accrochée au mur

      Supprimer

Ajouter un commentaire