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lundi 24 février 2014

"Gloria" de Sebastián Lelio VO

"Estas separado o no estas separado ?" Cette question de Gloria à Rodolfo est centrale dans le film.

Belle claque au machisme chilien. L'ex-mari de Gloria est une lavette. Rodolfo, son amant, est embrouillé, lâche, souvent essouflé, le rendant peu performant dans certains exercices.
Par contre Gloria est dans toute la plénitude de son avant soixantaine ! Elle est libre, Gloria ! Qui aime chanter des chansons d'amour au volant de sa voiture. Ce qu'elle n'aime pas: le chat sans poil de son voisin débile et gueulard.
Paulina Garcia, sorte de Carmen Maura chilienne maîtrise admirablement son rôle. A la fois drôle et pathétique, elle aime. Vraiment, intensément. Son corps qui désire ! Beau ! Mais elle a peur de naviguer seule dans cette transat amoureuse.

Les couleurs du Chili sont bien rendues. Pour une fois, Santiago ne disparait pas sous son brouillard permanent et Viña de Mar au bord de cet océan Pacifique gris et froid, diffuse toujours cette lumière éblouissante.

Ce film montre un société encore coincée et conventionnelle, même si apparement elle se lâche avec alcool, marijuana et discothèque. Il y a un côté vieille Espagne, fin du franquisme. Le Chili, pays de pauvre culture, admirateur baveux des USA, apparait toujours aussi ennuyeux. 
Dommage, le pays est magnifique ! 
Bon, j'admets qu'il y a Francisco Coloane, Isabel Allende et Pablo Neruda... Et maintenant avec Sebastián Lelio, je vais peut-être changer mon opinion !
 
Le réalisateur fait circuler une manif. pour bien marquer  la part socialiste dans l'âme de la population chilienne.
Un squelette-marionnette dans une courte séquence du film: c'est la Mort, toujours présente, obsédante. 
La vie n'est pas toujours aimée. Nous sommes bien en Amérique du Sud.

Du très bon cinéma !

2 commentaires:

  1. Jérôme Garcin et acolytes ont descendu Gloria en flèche, dimanche. je les ai trouvé extrêmement sévères !!
    moi aussi j'y ai vu un bel ode à la liberté.
    Ce qui m'a gênée c'est cette condamnation un peu brutale de Rodolfo, vite catégorisé de lâche parce qu'en proie avec son passé... qui ne l'est pas?

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    1. Si Jérome Garcin et les siens ont condamné catégoriquement Rodolfo, c'est qu'ils n'ont pas compris 2 choses:
      - le film se passe au Chili; et la fin de la dictature a fortement ébranlé l'esprit machiste du pays. Les femmes se sont vengées, elles ont pris le dessus et elles ont eu raison. Peut-être qu'ainsi le pays deviendra moins con et moins ennuyeux.
      La Présidente chilienne est une femme: Michelle Bachelet. Tu imagines le bond en avant de ce pays qui passe du dictateur Pinochet à une femme, socialiste de surcroit ?
      - Rodolfo est lâche. Mais en amour quel homme n’a-t’il pas cette fragilité? Si je l'ai, moi aussi, décrit ainsi, je n'ai fait que le constater. Mais je souffre pour lui qui se débat dans l'incomplet de son être. C'est un homme, c'est tout !
      Et tu vois, j'aime avec quelle délicatesse, tu ressens ces choses-là !

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